Le bruit et la fureur

La semaine passée on a regardé la télévision avec des yeux nouveaux : en coupant le son.

On a reçu un lecteur CD comme cadeau de Pâques.
On voulait donc écouter des CD et, en même temps,
suivre les grands événements sportifs du moment.
Eh bien, dites-moi! C’est incroyable ce que Haydn peut rendre grandiose une course cycliste!
C’est fou ce que devient la magie du football, magnifiée par les Suites de Bach pour violoncelle!
Et quelle émotion chavirante vous tourneboule lorsque le Requiem de Mozart ponctue
une finale de basket-ball disputée ardemment jusqu’à la dernière seconde!

Oui, depuis cette expérience, je vous le dis: pour moi, désormais, si le son n’est pas à la hauteur,
l’image ne m’accroche plus.
Ainsi, par exemple, – et ceux qui ont connu le fracas des bombes
et le crépitement des armes automatiques me comprennent –
ces images de guerre ou de massacres me laissent quasi indifférent,
tant les bruits de cette fureur meurtrière nous parviennent étouffés, assourdis, à peine audibles.

Montez le son, SVP. Ou mettez du Wagner, pour que l’on entende bien
ce qu’est le fracas des armes, car pour moi, c’est le bruit qui fait fureur.

Sinon il n’y aura plus que le Capitaine Haddock pour savoir ce qu’est …
un tonnerre de Brest!

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