Ainsi donc, Dominique avait un pseu…do : elle avait été ainsi « re-nommée »
par son père dès l’enfance.
DO … « petit nom » affectueux, car il paraît que DO-MI-NI-QUE prononcé en quatre syllabes était annonciateur, après un acte répréhensible, d’une fameuse remontrance.
Il y a fort à parier que c’est ce double « je » qui a un jour fini par faire éclore
ce besoin, cette envie de Dominique Costermans de s’intéresser au « déterminisme » du prénom. (1)
Quelle bonne idée ( et quel travail !) d’avoir rassemblé les témoignages de plus de 400 personnes sur leur façon de ressentir la sonorité, l’originalité – ou la banalité – , le sens, le symbole…de leur prénom.
Moi j’ai vécu un peu en marge de cette expérience…prénominale.
A l’école primaire, puis au collège, nous nous appelions, à l’exemple de nos professeurs,
par notre nom de famille.
Et cette identité flagrante, forte, officielle et sans équivoque
m’a proprement rendu mon patronyme familier, utile et supportable.
Devenu « quelqu’un » avec ce nom « propre » dans mon rôle social, il aura fallu que je me risque dans une carrière artistique pour me singulariser en choisissant un surnom très court, « Phil », qui me rappelle aussi mes années d’enfance, lorsque j’étais infernal et qu’on me disait:
– File!
Il m’a aussi rendu plus sympathique, plus abordable, – enfin, je crois – aux yeux de ceux que je côtoie dans ma vie de tous les jours.
Je crois bien que ce sur-nom m’a aidé à sur-vivre…
Quand on voit la carrière qu’on peut avoir avec un simple prénom
Antoine, Renaud, Julos, Barbara … pourquoi pas avec un sur-nom ?
En tout cas, on peut penser qu’être « re-nommé » fait beaucoup de bien à l’ego, hein Do?
(1) Comment je M’appelle, Porter un prénom, du déterminisme à la liberté,
Editions Academia, LLN, Sorti en librairie ce 11 mars 2016