Good night
Sleep tight
Don’t let the bedbugs bite
Et comment que je la connais celle-là, cette expression-là…
et comment je la connais, cette expression-là ?
Au repas festif de fin d’année d’un de mes groupes d’étudiants
à l’ UDA, en 2005-2006
une dame, francaise, originaire du bordelais,
me mit au défi de deviner qui lui avait appris
cette expression, alors qu’elle était enfant,
pendant la dernière guerre,
et qu’ils hébergeaient dans le dortoir réservé
aux ouvriers journaliers de leur vignoble
quelques américains , de tous grades, de toutes sortes, de tout poil …
Parmi eux se trouvait même un reporter de guerre et elle ne le savait pas.
C’était un beau barbu,
apparemment sympathique, l’oeil vif,
parfois un peu bourru,
et quand il avait bu, franchement violent
( il avait un soir fracassé la porte du couloir des chambres
où ils étaient logés
parce qu’il ne retrouvait plus la clé ).
Vu son statut, il avait parfois, souvent même, le privilège
de venir souhaiter bonne nuit à cette petite fille
dans le grand salon …
A force de l’entendre
cette rengaine douce et musicale,
elle l’avait retenue … par coeur.
Elle avait assisté à notre cours d’anglais jusqu’en juin,
sans oser me demander le sens de ces mots…
Et là, en français,
– pour un mot, d’ailleurs, à deux le nez dans un dico,
oui, pour « bedbug » en bon français –
on échangea sur le sens de cette belle salutation vespérale…
Elle me fit un grand sourire,
me serra très fort la main
et me dit :
– Merci, du fond du coeur.
Elle avait été quelquefois absente,durant l’année, mais bon,
quand un(e) étudiant(e) est absent(e)
il / elle n’est pas là pour expliquer pourquoi !
Elle avait voulu que le jour du dernier cours on organise un repas de fête
( à la place du cours ! )
Sur les tables artistement décorées,
des mets délicieux, raffinés, et du vin de Bordeaux….millésimé.
Je ne le savais pas que c’était elle qui avait tout organisé .
Et tout payé.
Elle avait insisté pour que je ne le sache pas.
Pourquoi ?
En phase finale d’un cancer généralisé,
ce fut son dernier cours avec moi,
une fameuse leçon pour moi …
Elle décéda 15 jours plus tard.
Ah oui, le nom de cet auteur américain :
Ernest Hemingway