– Toi alors…tu m’ étonneras toujours!
– Et le jour où je ne t’ étonnerai plus?
– . . . je serai bien étonné !
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– Toi alors…tu m’ étonneras toujours!
– Et le jour où je ne t’ étonnerai plus?
– . . . je serai bien étonné !
On ne peut parfois dire que ce qu’ il y a à dire
Parce que c’ est ainsi que le mot qui le dit, le dit …
Je croise Pierre en rue.
On s’ arrête, on se salue.
Il ponctue notre courte entrevue
d’ un air goguenard :
– Je croyais que tu étais mort
et que tu avais oublié de me le dire!
Moi je conclus, tout mor-fondu :
– J’ y penserai la prochaine fois. Salut!
Se taire fait du bien
Dire fait vivre
Ecrire fait survivre
Lire fait revivre
Depuis quelques semaines un moineau blanc a fait son apparition au fond du jardin.
Au début on a cru avoir la berlue, on n’ en croyait pas nos yeux. Il me fallut empoigner
ma paire de jumelles pour fixer ce volatile incongru au bout de mes verres grossissants,
et là … je dus me rendre à l’ évidence : c’ était bien un moineau domestique. Il sautillait, voletait
comme ses congénères, avait le même bec, court et aplati, se déplaçait comme eux,
avec eux, en bande, butinant le sol, remuant feuilles mortes et brins d’ herbe.
– C’ est un mutant ! m’ a-t-on dit à la Faculté de Biologie Animale de l’ UCL, où je me suis rendu hier
pour faire part de ce fait très blanc…euh troublant.
C’ est un peu une leçon pour nous tous, ce que vous nous rapportez là. Cela devrait nous inciter
à avoir un peu plus de tolérance envers nos semblables…différents.
C’ est vrai que ces passereaux, eux, ne se volent pas dans les plumes!
Bientôt, dès les premiers flocons, on aura une tout autre vision des choses, au fond du jardin :
cet intrus passera inaperçu. Il sera ….blanc comme neige.
Ce dimanche, le gouvernement, en affaires courantes, n’aura rien à faire…
pour laisser « courir » le temps qui passe, qui ne fait rien… que passer.
Ce dimanche, on va laisser courir le temps une heure de plus que prévu dans le comptage normal des jours.
Dimanche, l’heure qu’ on nous avait subtilisée au prin…temps et qui s’appelle dès lors
« heure d’ été » va nous être restituée. On devra moins courir… sauf ceux qui aiment le jogging
et qui, justement, en profiteront pour en faire plus.
On pourra « prendre son temps » comme s’il nous appartenait vraiment, comme si chaque minute
avait le goût du pain, comme si le pistolet du dimanche était une éternité à savourer…
Pleinement. On aura plein de temps… offert gratuitement par ceux qui pensent pour nous, qui pensent
qu’ils ont le droit, tout le temps, de prendre « leur » temps pour établir un « timing » de négociations…
à la recherche du temps perdu.
Puisse ce cadeau de 60 minutes leur être salutaire…autant qu’à nous.
Encore quelques heures et on aura tous tout le temps… tout le temps d’un long dimanche de retrouvailles.
Avec soi-même.
(paru dans La Libre Belgique)
Déambuler dans un square
Et regarder par terre
Pour compter les pas qu’ on va faire…
Et ne pas s’ en faire
Si on en fait cent
Sans savoir
Pour quoi
Et je ne m’ en fais pas
Si je fais les cent pas
Sans toi.
Regarder par la fenêtre
et se sentir renaître…
Regarder en l’ air
comme si l’ on cherchait un lieu
où exister mieux,
et surtout oublieux
de l’ être fini
qu’ on n’ a pas fini
d’ être
Pour se sentir infini in fine
là,
maintenant,
juste en levant les bras…
au Ciel.
Quelqu’ un de peu savant…
doit savoir
s’ aven-turer
Entre le ciel et la terre
entre toi et moi
entre hier et demain
entre ce que je vis et ce que je vois
ce qui vient et ce qui va
ce qui me vient et ce qui me va
ce que je vois et ce que je dis
ce qu’ il y a , ce qu’ on en dit, et ce que je ne dis pas …
il y a chaque jour, chaque minute, ce sentiment innommable du temps qui file …
entre les mailles du langage humain…
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